Mon histoire , mes études médicales, mes amours.
De cette période qui s’ouvrait, une chance merveilleuse de rencontres, de copains de fac, de soirées de bringues, d’amour possibles et impossibles, de séances de pokers, tarots, bridges dans les cafés, les bistrots, les cours, les années d’étudiants médecins, l’Hotel-Dieu, ses soeurs, ses services à l’ancienne, ses morts installés le soir autour de l’Hôtel, sa pharmacie, le service du Professeur Guillemin, son service de 100 lits sur un seul service, ses alcôves de mouroir, ses américains en formation chirurgicale pour voir le professeur opéré des pancréas ( La duodéno-pancréatectomie céphalique) pour des pancrétaites chroniques ou cancer du pancréas; on venait de Los-Angelès, New-York; les blocs opératoires restaient rudimentaires; mais en tant qu’étudiant en médecine et externe des hôpitaux, des possibilités d’apprendre étaient énormes; je passais , comme bien d’autres, des heures à l’hôpital; le futur professeur Étiévant, qui fera carrière dans la chirurgie cardiaque à Besançon, faisait partie de ces promotions d’externes chirurgicaux à qui on confiait des missions et actes médicaux et chirurgicaux à 20 ou 21 ans impensables aujourd’hui; à 18 ans j’étais étudiants hospitaliers, à 21 ans j’étais externe des hôpitaux de Lyon; la voie royale était tracée; l’internat du CHU de Lyon; parallèlement ma vie se déroulait entre ces heures interminables dans les services hospitaliers: Edouart-Hériot, Grange-blanche, La Croix-Rousse, surtout l’Hôtel-Dieu, , et une vie estudiantine discrète , mais intense; je voyais régulièrement ma mère au quai de Bondy, sans relation particulière; mes pensées étaient concentrées sur mes études médicales, la future chirurgie; la vie , place Victor Bach, lieu de l’appartement où j’habitais, petite place au milieu de l’avenue Gambetta, qui conduisait à la fois à l’Hôtel- Dieu et à grange-blanche (Hôpital Édouard -Hériot); je prenais le bus tous les jours et on passait devant « la manufacture des tabacs » de Lyon; j’ai habité avec Denis Grégoire pendant 6 ans, avec un monégasque , fumeur invétéré , Yves Gilles qui deviendra anesthésiste ainsi que son épouse, puis le grand Henri Cardon qui sera un colocataire intéressant, vivant,; commercial, divorcé, il travaillera à Poligny dans le Jura pour le fromage, « le fameux comté »; il décédera brutalement d’une coarctation de l’ aorte, comme Sébastien Craen, mon neveu par alliance; ces 6 années , place Victor Bach sont les années de l’externat, de la Croix-Rousse, hôpital où fut opéré une dizaine de fois , Dominique, ma demi-soeur de ses malformations digestives ( agénésie du sphincter anal et cloaque congénital); elle dispose d’un anus abdominal définitif depuis de nombreuses années, ce qui ne l’a pas empêché de se marier, d’avoir une fille Caroline par césarienne, de perdre son mari d’un cancer du poumon à 44 ans, la même année du suicide de ma belle-soeur Christiane, ; la résilience de cette soeur est exceptionnelle;BF.